lalimaya

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Partie 12 : Cette nuit

Le silence imprègne ce lieu, je cherche tes yeux. Le secret de ton âme percute la mienne.

- Pierre, je me questionne sur la suite de ce "nous". Et si, tout est finalement éphémère ?

- Nous le sommes également sur terre, Héloïse. Nous sommes éphémère.

Ton regard est doux, timide d'être nue devant moi, pour la première fois. Tu es magnifique et je n'ose te toucher, de peur que tu disparaisses. Je m'approche de toi.

- Mon corps est à toi, rien qu'à toi et pour toujours.

 

J'ai eu des femmes dans ma vie, mais quand la femme que vous voulez plus que tout au monde, est enfin devant vous, nue et confiante, vous n'avez plus droit à l'erreur. Tout votre être la réclame, pleure d'attente, se meurt dans la douceur d'un regard, se fait souffrance quand le temps perdure, se fait murmure à l'ébauche d'un sourire. 

 

Tu t'avances sous mon regard intense, et je comprends aussitôt que nous allons vivre le plus beau moment de nos vies. Une bulle hors du temps, un moment éternel.

 

Je ferme les yeux, pour ressentir toutes les émotions.

Je sens ta main effleurer mon torse et tu contournes d'un doigt, mon épaule pour descendre jusqu'à ma main où tu appuies sur la paume et remonter lentement. Tu passes ensuite, derrière moi et tes mains longent mes bras de chaque côté, jusqu'à finir au niveau de ma nuque, et un frisson délicieux me fait trembler. Tu saisis mes cheveux doucement, d'une seule main, tandis que l'autre se pose sur la cambrure de mes reins. Ton toucher est aussi léger qu'une plume, aussi tendre qu'un baiser et aussi vibrant qu'un regard. Tu happes toutes mes pensées et je me concentre sur chacun de tes gestes. J'espère que je te plais, que ce que tu vois est à la hauteur de ce que je suis pour toi. Après tout, je suis le premier homme que tu vois dans toute sa nudité et, c'est assez déstabilisant .

Tu comptes mes grains de beauté, déposes tes lèvres sur mes cicatrices enfantines, caresses mes courbes d'homme, découvres mon intimité qui grandit sous tes yeux curieux. Tu me fais tien en t'appropriant chaque parcelle de mon âme, de mon corps, de moi,  qui suis ton homme. Mes yeux sont toujours fermés. Je sens que tu te hisses sur la pointe des pieds et ta bouche se pose sur la mienne, aussi rapidement qu'une aile de papillon. Ton corps se colle au mien et nos peaux fusionnent, quand au creux de mon cou, des larmes l'inonde. Moi aussi, je pleure car jamais ni toi, ni moi, nous pensions vivre un jour, ce que l'on vit maintenant.

Tu prends ma main et tu m'allonges sur ton lit, et, face à face, nos têtes se touchent, nos mains se serrent, nos jambes se mêlent, nos coeurs battent et s'aiment. Nos soupirs dans le silence de ta chambre, sont musique pour nous. Tu es ce chant de liberté, de vie, d'amour et combien, je culpabilise de ne pas l'avoir compris avant, d'avoir nier l'évidence, renier nos sentiments pour une stupide maladresse, enfant. Mais à présent, alors que tu t'endors contre moi, je me dis que même si ton absence m'a torturée, elle a révélée enfin la nature profonde de nos sentiments. D'un soupir heureux, le voile noir me happe, pour la plus belle nuit de ma vie! 

Quand soudain,  un dernier souffle se pose sur mes lèvres.

- Je t'aime, Pierre.



11/06/2022
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