Partie 16 : La soirée
Je me demande souvent si cette distance ne va pas nous séparer. J'ai peur que tu te lasses, que tu ne supportes plus cette absence.
Je t'aime si fort, il m'est difficile de ne pas perdre pied dès que je suis tourmenté au travail. Je traverse des moments difficiles et je suis seule pour les affronter.
Oui, je t'aime mon Pierre, mais j'ai peur de te perdre. Cette peur qui me tenaille, qui forme une boule au creux de mon ventre. Les murs tombent autour de moi et je suis figée dans ce marasme de peine.
Je lutte en silence, je me meurs dans cette solitude imposée. Mon contrat se termine bientôt et j'ai hâte de te rejoindre. Six mois à attendre, six mois qui sont une éternité.
Je sors de temps en temps avec des amies, mais je ne suis pas dans l'euphorie, je suis le groupe.
J'aime nos moments en direct par webcam, où je me cale tranquillement sur mon lit. Nous nous racontons nos journées , nos regards se dévorant et nous finissons même parfois, par nous endormir. J'aime quand tu ris de mes expériences culinaires, je m'entraîne pour notre chez nous et je me suis promis comme challenge, de parvenir à te concocter de très bons plats. Puis, nous passons à des discussions plus intimes et je t'avoue ce manque physique, tes caresses, tes mots susurrés à mon oreille, nos doigts liés, nos étreintes langoureuses et notre amour fusionnant au gré des heures passées.
J'ai envie de crier, j'ai envie de fuir, j'ai envie de tout quitter pour retrouver la chaleur de tes bras, tes lèvres douces et ta voix qui me fait vibrer.
Au lieu de ça, je me retrouve à une soirée et l'alcool coule à flot. Je ne me sens pas à ma place. Myriam me pousse au milieu de la piste de danse et finit par me laisser en plan. Je vais pour partir quand soudain, un corps se colle à moi. Je sursaute, me retourne pour tomber les yeux dans les yeux avec le fils de ma cadre de santé. Je le repousse doucement pour passer, mais il se penche vers moi, l'haleine puant l'alcool. Il me dit des mots obscènes et me pousse vers la sortie. Il a de la force, il me fait mal, il me pince les hanches pour que j'avance. Je regarde les personnes autour de moi, avec des yeux suppléants et rien, aucune réaction. J'essaie de me dégager, mais il serre plus fort mon bras et son autre bras m'enserre la taille, tout en me collant à lui. Mes larmes coulent tandis que la sortie approche et je me retrouve dehors. Hors de vue des autres fêtards, il me gifle et je m'écroule au sol. Il me tire par les cheveux pour me conduire à sa voiture. Il plaque sa main sur ma bouche, pour m'empêcher de hurler, il ouvre et me jette sur la banquette arrière. Je vois plus rien, mes larmes m'aveuglent. je le repousse en donnant des coups de pieds et soudain, la portière de la voiture s'ouvre. Mon agresseur est jeté au sol, s'ensuit une série de coups et finalement devant mes yeux, je vois apparaitre le nouveau comptable de l'hôpital. Il me fait sortir de la voiture doucement. Myriam arrive et je sens que je vais mal, ma tête me tourne et puis plus rien, le noir complet.
Comment en une seule seconde, la vie peut basculer autant ?. Comment se remettre de cette agression?.
Pierre, tu es vite venu après l'appel de l'hôpital. Tu m'as serré dans tes bras et je t'ai demandé de m'emmener avec toi. J'ai démissionné dès le lendemain de l'agression, impossible de me retrouver devant tous mes collègues et surtout devant ma cadre de santé. J'ai porté plainte après m'être faite soigné. Mais surtout, je suis allée remercier mon sauveur. Il m'a expliqué avoir remarqué que le gars était saoule et il a observé la scène, jusqu'à la conclusion finale.
Le fils de ma cadre s'est excusé et ne comprends pas son comportement et cette violence qu'il n'a jamais eu. Il avait eu une semaine difficile entre ses examens et sa copine qui l'avait quitté le matin même. Il a bu, beaucoup, trop évidement pour lui. Il est responsable et assume complétement. Je pense qu'il a eu peur et qu'il n'est pas prêt de recommencer.
C'est pourquoi, je pars. Je suis consciente d'avoir échappé au pire. J'ai un beau bleu sur la joue et une belle frayeur et je vais mettre du temps à m'en remettre.
Pierre, ton regard inquiet me peine mais tu es là, près de moi. Ta main dans la mienne.
Je ne veux plus être loin de toi, je te veux près de moi, toutes les nuits et chaque jour passé à tes côtés sera mon éternité.
Je t'aime tellement et encore plus après cette épreuve.
Tu ouvres la porte de ta maison et ton sourire s'agrandit au fur et à mesure que je rentre. Sur le porte-manteau, un petit écriteau indique la place où je dois ranger ma veste. Sur cette écriteau en forme de coeur est écrit "Lili ", suivit par le suivant écriteau "Pierre" et le 3eme "Héléa".
C'est le bon moment, celui qui me fait du bien, celui qui me fait oublier ce cauchemar vécu il y a trois jours, celui qui me fait me sentir en famille, celui qui me fait me retourner et te demander :
- Tu veux m'épouser?
Partie 15 : Visite surprise
Nous sommes loin l'un de l'autre, mais ensemble par nos pensées. La rentrée des classes prends beaucoup de mon temps. Je m'épuise pour combler ton absence. Le soir, je prends plaisir à t'écrire des lettres d'amour, à l'encre de mes mots. J'ai hâte de te lire et je m'impatiente de recevoir tes lettres parfumées. Je ne ressens aucune honte de me montrer tel que je suis. Un homme romantique, qui aime rêver, qui lit des poèmes et s'offrir des fleurs de temps en temps.
Je m'endors avec ton odeur et je me réveille, avec cette douce torpeur où j'ai vraiment eu cette étrange impression de ta présence, près de moi.
Enfin vendredi soir, je vais pouvoir souffler un peu. Ma fille est assisse près de moi et nous regardons un dessin animé. J'aime ces soirées de détente et de tendresse, qui sont pour moi, des moments précieux et rares.
On toque à la porte, je suis surpris, en ouvrant de te voir, ma Lili. Tu es si belle, dans ta petite robe verte pastel, ton gilet tout doux et je te serre fort dans mes bras. Je t'embrasse sans parvenir à m'arrêter. Je caresse tes longs cheveux et je hume ton cou et ce parfum qui m'envoute, je suis à nouveau chez moi, chez nous. Tu ris et nous finissons par pleurer d'émotions de ses retrouvailles inattendues.
- C'est la dame à la jolie robe, papa. Pourquoi t'es là?
Tu souris et tu te baisses un peu, pour serrer la main de ma fille.
- Je suis Héloïse, je suis l'a...
- Héléa, c'est mon amoureuse.
Les deux amours de ma vie, se fixent et finissent par sourire. Je contrains Héloïse, d'accepter la situation et la mettre devant le fait accompli, est assez gonflé de ma part mais je ne veux plus attendre, raconter des sornettes à ma fille. Je lui dois la vérité.
Héléa prends la main d'Héloïse et la fait assoir sur le canapé.
- Tu veux boire quoi, Zéloïse ? demande ma fille, en écorchant le prénom.
- Apelle moi Lili, comme ton papa le fait. Je veux bien boire un sirop de grenadine.
Ma fille prépare le verre de grenadine et je rejoins Lili sur le canapé, assis près d'elle, je lui prends la main. Nos regards s'ancrent pour ne plus se quitter. Quelle belle preuve d'amour que sa surprise. L'avoir ici, dans cet appartement que nous connaissons aussi bien tous les deux. Nous avons partagé tant de souvenirs dans ce lieu.
La soirée continue dans ce moment de tendresse partagé.
Je couche ma fille endormie, à la fin du film et je m'approche de ma chambre. Héloïse est devant la fenêtre, en chemise de nuit, qui cache d'aucune sorte, ses jolies courbes.
Je m'approche pour te serrer contre moi, je caresse de mon nez , ta peau si douce. Mes lèvres se perdent dans le velouté de tes lèvres et mes mains caressent tes hanches et je te retire ce seul vêtement. Comme j'ai hâte, de ressentir ce chez moi quand nous fusionnons pour ne plus faire qu'un. Tu me caresses si doucement, des ailes de papillons qui m'effleurent et m'entraînent dans un tourbillon de sensations, d'émotions, de tensions sexuelles et amoureuses. Je suis fébrile je te prouve mon amour à travers chacun de mes gestes et de mes baisers.
Cette nuit est merveilleuse et je me sens si heureux, oui, grâce à toi ma Lili, je suis heureux !
Nous déjeunons tous les trois et je propose une sortie au zoo.
La journée est belle, joyeuse et familial. Nous avons un aperçu de cette vie que nous pourrions avoir ensemble, si nous l'étions véritablement et j'ai une pointe au coeur, qui se fait sentir dès que je prends conscience que ton départ imminent. Parfois, le temps avance peu et les journées sont longues mais, quand nous sommes heureux, le temps passe trop vite et les journées sont trop courtes.
Tu dois repartir à vingt heures, tu commences à sept heures ce Dimanche. Tu rassembles ton peu d'affaires et nous partons pour la gare.
Je t'embrasse encore et encore et avant de partir, tu me glisses un paquet dans mon veston. Un dernier baiser et le train t'emporte loin de moi, loin de mon coeur qui bat pour toi, depuis toujours.
J'essuie les quelques larmes et j'ouvre la boite, pour découvrir ton parfum " La vie est belle" de Lancôme. Oui, la vie est belle, mon amoureuse!. Ton départ est douloureux.
Je t'aime chaque jour plus fort, je t'aime chaque heure encore plus fort encore et j'inscris mon amour sur l'écorce de mon âme.
Je rentre et je range un peu l'appartement et soudain, j'éclate de rires. Je découvre trois culottes dans mon compartiment caleçons, un soutien gorge près de mes chemises, tes bas en dentelle mélangés à mes chaussettes. Une jupe courte au milieu de mes costumes, mais surtout ta brosse à dent près de la mienne, ta brosse à cheveux près de mon peigne et un petit savon près de mon gel douche. Tu as déposé tes affaires, que je découvre un peu partout : une peluche sous l'oreiller, un livre au-dessus des miens, un bracelet sur la table de chevet, ta tasse préférée sur l'égouttoir, ton planning scotché sur l'écran de mon ordinateur et une photo de toi dans un cadre, posé sur la commode de ma chambre avec ce mot "Pour que je sois la première personne que tu vois en te levant et la dernière en te couchant, je t'aime"
La vie est belle !
Partie 14 : Ensemble
Je me sens étrange depuis ce matin. Tu t'affaires dans la cuisine Héloïse, pendant que j'observe ton intérieur. Une vie de couple non défini encore. Je suis chagriné de savoir que dans quelques heures, je vais devoir te quitter. Sommes-nous voués à être toujours séparés ?.
Tu me prépares ce que j'aime, des coquillettes au beurre avec des panés au jambon, c'est souvent ce que nous mangions auparavant, en colocation. J'ai l'impression parfois, que la vie s'est accélérée d'un seul coup, passant de jeune adulte à déjà trop adulte , avec toutes les responsabilités qui vont avec.
Je ne peux cesser de te regarder, ton corps se mouvant au gré de tes gestes, tes longs cheveux balayant ton visage, ta bouche me souriant encore et encore et ce regard timide que tu poses sur moi. Je t'intimide, mais sais-tu la réciprocité ?. Non, tu penses que j'ai assez d'expérience pour ne plus être surpris alors que cette nuit, j'ai eu l'impression d'être un adolescent. Tu penses que j'ai couché très jeune, alors que la vérité est tout autre. Moi aussi, je t'ai attendu, mais en vain, cette promesse était entre nous et puis, j'ai rencontré Elodie et j'ai pas voulu passer une chance, de construire une histoire avec une femme, avec ma femme et mon ex-femme , à présent.
- Eric vient de me contacter, je dois partir dans deux heures. Je dois rentrer rapidement pour organiser la rentrée prochaine.
Tu cesses tout, pour t'asseoir et tu baisses la tête. Oui, ça sonne la fin de nos retrouvailles. Je dois chercher ma fille chez Ben. Ta tristesse me percute, mais tu sais que nous n'avons pas le choix. Nous allons devoir encore nous séparés, mais peut-être pour la dernière fois.
Le bruit de nos fourchettes comble le silence, chacun de nous dans nos pensées. Une fois, terminé, je me lève pour débarrasser la table, mais tu suspends mon geste. Ta main se glisse dans la mienne, pour m'amener dans ta chambre. Sans un mot, juste avec ton regard, je comprends que tu vas m'offrir la chose la plus précieuse, la plus irréelle pour moi, à moi. Je me déshabille et je m'allonge, alors que tu ne bouges pas.
Je ferme les yeux et je sens ton corps se poser sur le mien, tout en douceur, tout en tendresse et tes lèvres se dépose sur chaque partie de ma peau, tu explores, tu effleures, tu prolonges cet instant d'osmose. Mes yeux toujours fermés, je sens que je suis aux portes de ta féminité et à partir de ce moment, je n'ai plus de mots tant je me sens chez moi, tant je suis hypnotisé par ce que je vis, tant je tombe encore plus malade d'amour pour toi.
- Je t'aime, ma Lili. Je t'aime tellement, je suis malade d'amour et je ne veux pas guérir.
J'ouvre les yeux doucement, pour plonger dans un océan de tendresse. Nos mains liées, nos coeurs reliées, nos âmes scellées et nos corps comblés. Une promesse dans ma vie, prends forme et j'ose croise qu'elle se réalisera mais il nous faut patienter. L'important, n'est-il pas d'être ensemble, même loin l'un de l'autre. L'amour est puissant et il fait surmonter bien des obstacles. Mais, je sais également que ce sentiment peut être source de souffrance, alors rien n'est acquis, jamais.
Je t'embrasse ma Lili, ma belle Lili.
Nous sommes ensemble, et demain est un autre jour, un jour nouveau !
Partie 13 : Ta fragilité
Dans la pâleur d'un jour nouveau, je te contemple Pierre, toi dont le corps repose sur mon lit. Nous avons dormi l'un contre l'autre, dans une parfaite osmose de nos âmes et dans l'intimité de nos corps.
Je me sens différente à présent, je me sens libre de t'aimer.
Je ne sais pas comment définir ce risque que tu as pris, quand tu t'es mis nu devant moi. Jamais, je n'ai pu approcher un homme d'aussi près. Tu es et tu seras le seul!.
Je te trouve beau, tellement beau et tellement tout, tout ce qui est toi, tout ce qui est nous. Cette nuit, tu as été parfait, mon Pierre et je suis heureuse, si heureuse de t'avoir eu dans mes bras, de t'avoir découvert. J'ai eu l'audace et la curiosité dans chacun de mes gestes et ton corps, est un paradis charnel.
Je te veux dans ma vie, je te veux dans mon corps, oui dans mon corps, pour la première fois, je veux que se soit toi, seulement toi pour le restant de nos jours.
Je m'approche du lit, tu es allongé sur le ventre, comme tu es superbe! Mes rêves sont réalités, et je ne veux plus te lâcher, jamais.
Je m'allonge doucement sur ton corps, épousant la forme de ton corps. Je t'entends soupirer de bonheur. Tu serres mes mains et tu m'embrasses chaque doigt, et j'adore. Tu frémis, tu vis chacune de mes caresses. Je veux te dire des vérités, alors je me lance.
- Pierre, c'est la nuit la plus belle de ma vie mais j'ai peur de ce bonheur, j'ai peur de te perdre et que tout disparaisse. Tu sais, je me suis réfugié dans le travail pendant trois ans, tellement je souhaitais t'oublier. Je ne pouvais pas vivre près de toi, te voir dans ton quotidien de père de famille et d'époux, c'était trop difficile. Me voici dans cette ville et je ne regrette pas, j'aime ma vie de maintenant, mon travail et je ne retournerais pas chez toi. Je suis bien ici.
Pierre se retourne et je vois dans ses yeux de la tristesse.
- Je peux pas tout quitter, j'ai ma fille et un poste de Directeur qui m'attends. Je viens de récupérer notre appartement donc..
- Notre appartement, mais Pierre, je viens moi aussi d'accepter un poste et je ne peux, non, je ne peux pas tout laisser.
Pierre baisse la tête et soudain, il me prends dans ses bras et m'allonge sous lui. Son regard s'ancre au mien.
-Tu sais quoi, on va profiter de l'instant présent et on finira bien par trouver une solution. Nous avons attendus depuis tant d'années, tant de jours passés loin l'un de l'autre mais sans être ensemble vraiment. Désormais, on s'aime et c'est ce qui change mon regard sur notre situation. Nous sommes ensemble, tu m'entends, ensemble. L'amour à distance, une première pour nous, on va essayer. Je t'aime, ma Lili. Je suis tombé malade d'amour pour toi.
Sa fragilité me touche, sa façon de s'adapter pour nous laisser le temps de nous aimer, provoque en moi, une bouffée de fierté et d'amour. Hier, sa nudité dévoilée, aujourd'hui sa vulnérabilité et cet homme si beau, cet homme dans sa totalité, est mien.
Partie 12 : Cette nuit
Le silence imprègne ce lieu, je cherche tes yeux. Le secret de ton âme percute la mienne.
- Pierre, je me questionne sur la suite de ce "nous". Et si, tout est finalement éphémère ?
- Nous le sommes également sur terre, Héloïse. Nous sommes éphémère.
Ton regard est doux, timide d'être nue devant moi, pour la première fois. Tu es magnifique et je n'ose te toucher, de peur que tu disparaisses. Je m'approche de toi.
- Mon corps est à toi, rien qu'à toi et pour toujours.
J'ai eu des femmes dans ma vie, mais quand la femme que vous voulez plus que tout au monde, est enfin devant vous, nue et confiante, vous n'avez plus droit à l'erreur. Tout votre être la réclame, pleure d'attente, se meurt dans la douceur d'un regard, se fait souffrance quand le temps perdure, se fait murmure à l'ébauche d'un sourire.
Tu t'avances sous mon regard intense, et je comprends aussitôt que nous allons vivre le plus beau moment de nos vies. Une bulle hors du temps, un moment éternel.
Je ferme les yeux, pour ressentir toutes les émotions.
Je sens ta main effleurer mon torse et tu contournes d'un doigt, mon épaule pour descendre jusqu'à ma main où tu appuies sur la paume et remonter lentement. Tu passes ensuite, derrière moi et tes mains longent mes bras de chaque côté, jusqu'à finir au niveau de ma nuque, et un frisson délicieux me fait trembler. Tu saisis mes cheveux doucement, d'une seule main, tandis que l'autre se pose sur la cambrure de mes reins. Ton toucher est aussi léger qu'une plume, aussi tendre qu'un baiser et aussi vibrant qu'un regard. Tu happes toutes mes pensées et je me concentre sur chacun de tes gestes. J'espère que je te plais, que ce que tu vois est à la hauteur de ce que je suis pour toi. Après tout, je suis le premier homme que tu vois dans toute sa nudité et, c'est assez déstabilisant .
Tu comptes mes grains de beauté, déposes tes lèvres sur mes cicatrices enfantines, caresses mes courbes d'homme, découvres mon intimité qui grandit sous tes yeux curieux. Tu me fais tien en t'appropriant chaque parcelle de mon âme, de mon corps, de moi, qui suis ton homme. Mes yeux sont toujours fermés. Je sens que tu te hisses sur la pointe des pieds et ta bouche se pose sur la mienne, aussi rapidement qu'une aile de papillon. Ton corps se colle au mien et nos peaux fusionnent, quand au creux de mon cou, des larmes l'inonde. Moi aussi, je pleure car jamais ni toi, ni moi, nous pensions vivre un jour, ce que l'on vit maintenant.
Tu prends ma main et tu m'allonges sur ton lit, et, face à face, nos têtes se touchent, nos mains se serrent, nos jambes se mêlent, nos coeurs battent et s'aiment. Nos soupirs dans le silence de ta chambre, sont musique pour nous. Tu es ce chant de liberté, de vie, d'amour et combien, je culpabilise de ne pas l'avoir compris avant, d'avoir nier l'évidence, renier nos sentiments pour une stupide maladresse, enfant. Mais à présent, alors que tu t'endors contre moi, je me dis que même si ton absence m'a torturée, elle a révélée enfin la nature profonde de nos sentiments. D'un soupir heureux, le voile noir me happe, pour la plus belle nuit de ma vie!
Quand soudain, un dernier souffle se pose sur mes lèvres.
- Je t'aime, Pierre.