Partie 13 : Ta fragilité
Dans la pâleur d'un jour nouveau, je te contemple Pierre, toi dont le corps repose sur mon lit. Nous avons dormi l'un contre l'autre, dans une parfaite osmose de nos âmes et dans l'intimité de nos corps.
Je me sens différente à présent, je me sens libre de t'aimer.
Je ne sais pas comment définir ce risque que tu as pris, quand tu t'es mis nu devant moi. Jamais, je n'ai pu approcher un homme d'aussi près. Tu es et tu seras le seul!.
Je te trouve beau, tellement beau et tellement tout, tout ce qui est toi, tout ce qui est nous. Cette nuit, tu as été parfait, mon Pierre et je suis heureuse, si heureuse de t'avoir eu dans mes bras, de t'avoir découvert. J'ai eu l'audace et la curiosité dans chacun de mes gestes et ton corps, est un paradis charnel.
Je te veux dans ma vie, je te veux dans mon corps, oui dans mon corps, pour la première fois, je veux que se soit toi, seulement toi pour le restant de nos jours.
Je m'approche du lit, tu es allongé sur le ventre, comme tu es superbe! Mes rêves sont réalités, et je ne veux plus te lâcher, jamais.
Je m'allonge doucement sur ton corps, épousant la forme de ton corps. Je t'entends soupirer de bonheur. Tu serres mes mains et tu m'embrasses chaque doigt, et j'adore. Tu frémis, tu vis chacune de mes caresses. Je veux te dire des vérités, alors je me lance.
- Pierre, c'est la nuit la plus belle de ma vie mais j'ai peur de ce bonheur, j'ai peur de te perdre et que tout disparaisse. Tu sais, je me suis réfugié dans le travail pendant trois ans, tellement je souhaitais t'oublier. Je ne pouvais pas vivre près de toi, te voir dans ton quotidien de père de famille et d'époux, c'était trop difficile. Me voici dans cette ville et je ne regrette pas, j'aime ma vie de maintenant, mon travail et je ne retournerais pas chez toi. Je suis bien ici.
Pierre se retourne et je vois dans ses yeux de la tristesse.
- Je peux pas tout quitter, j'ai ma fille et un poste de Directeur qui m'attends. Je viens de récupérer notre appartement donc..
- Notre appartement, mais Pierre, je viens moi aussi d'accepter un poste et je ne peux, non, je ne peux pas tout laisser.
Pierre baisse la tête et soudain, il me prends dans ses bras et m'allonge sous lui. Son regard s'ancre au mien.
-Tu sais quoi, on va profiter de l'instant présent et on finira bien par trouver une solution. Nous avons attendus depuis tant d'années, tant de jours passés loin l'un de l'autre mais sans être ensemble vraiment. Désormais, on s'aime et c'est ce qui change mon regard sur notre situation. Nous sommes ensemble, tu m'entends, ensemble. L'amour à distance, une première pour nous, on va essayer. Je t'aime, ma Lili. Je suis tombé malade d'amour pour toi.
Sa fragilité me touche, sa façon de s'adapter pour nous laisser le temps de nous aimer, provoque en moi, une bouffée de fierté et d'amour. Hier, sa nudité dévoilée, aujourd'hui sa vulnérabilité et cet homme si beau, cet homme dans sa totalité, est mien.