lalimaya

Je suis un homme au coeur aussi lourd qu'une pierre et j'avoue que pour une fois, mon prénom a sa propre définition.

Héloïse est tellement importante pour moi. Ce n'est pas juste une meilleure amie, c'est la femme de ma vie. Ce petit bout de fille, femme aujourd'hui. Nous avons traversé tant d'épreuves de par nos familles, boulots et relations amoureuses.

Seulement, il y a toujours eu cette promesse entre nous. Je me suis résigné a ne pas la voir autrement que comme une prolongation de mon être, une soeur, une amie, une confidente mais pas telle une amoureuse, une amante,

J'aime Elodie, elle est ma femme, mon épouse. Pourtant, dans le creux de  mon esprit, il existe une  différence de taille : 

Elodie est la femme avec qui je vis,

Héloïse est la femme de ma vie.

Mon corps est à Elodie, ce que mon coeur est à Héloïse.

Depuis ce jour, depuis toujours ! 

On pense à tort qu'un homme est fort et ne doit montrer en aucun cas ses faiblesses, mais moi je souffre. Je n'ai pas honte de pleurer, d'exprimer cette colère qui bouillonne en moi et mes sanglots, font tant écho à mon âme. J'erre dans les rues, je ne veux pas rentrer tout de suite, je veux me terrer dans le silence de la nuit. Je veux disparaitre et devenir ce monument, qui à force d'être présent, devient transparent. Je veux, ne plus être ce lâche, qui a causé du mal à deux femmes. Je veux être ce que je ne suis plus, son âme soeur ! 

Je souffre d'avoir enfant, dit oui à cette stupide promesse, d'avoir embrasser cette fille qui n'était qu'illusion et d'avoir tout échoué. Je maudis ce jour où j'ai eu ce moment de faiblesse, alors que ce baiser qui aurait dû être pour elle, lui a été volé. Elle m'a obligé  et,  je lui en veux terriblement aujourd'hui. Je l'ai peinée ce jour-là, mais je la comprends qu'à cet instant. 

Pour moi, son regard a crié sa tristesse à deux reprises, à 10 et 35 ans. Je ne peux plus continuer a la voir m'attendre. Il est temps de se dire adieu .

Elodie est au courant et elle sait que cette promesse contrainte, planée au- dessus de notre couple. Mais, je viens d'apprendre que je vais être père et il est hors de question que je laisse ma femme, à ce moment crucial de nos vies.  Je l'aime et je vais être un mari et père exemplaire, qui va prendre soin de sa famille. 

La vie va reprendre et le temps va faire son oeuvre. Je vais finir par accepter de continuer ma vie sans Héloïse. D'ailleurs, les photos retirées d'elle et de nous sont dans des cartons, dans le grenier depuis déjà une quinzaine de jours.

Oui, le temps va tout effacer et l'amour avec. Nos ombres seront loin l'une de l'autre.

Mais, 

Je suis tombé malade d'amour pour elle, depuis un certain soir, un instant éphémère  où sous une clarté de lune, sa silhouette dévoilée, m'a fait sombrer dans un rêve.

On peut aimer, sans aimer vraiment ?